L’aéronautique est un secteur qui repousse sans cesse les limites de la technologie, que ce soit pour améliorer la sécurité, l’efficacité ou la compétitivité des avions. Les techniques de pointe développées dans l’aérospatiale concernent des domaines variés comme les matériaux, les systèmes de propulsion, les commandes de vol, les capteurs ou encore les logiciels, note Jean-Pierre Valentini. Ces technologies ont souvent trouvé des applications dans d’autres secteurs industriels ou civils, comme le médical, l’énergie ou le transport.

Parmi les secteurs qui ont bénéficié des innovations aéronautiques, le sport automobile occupe une place particulière. En effet, les voitures de course sont confrontées à des défis similaires à ceux des avions : atteindre des vitesses élevées, résister à des contraintes physiques importantes, optimiser le poids et la consommation d’énergie, assurer la fiabilité et la sécurité des équipements. Ainsi, les constructeurs et les écuries de sport automobile ont souvent adopté ou adapté des technologies issues de l’aéronautique pour améliorer leurs performances.

Voici les métiers de l’aéronautique :

Jean-Pierre Valentini : Des avions plus performants, plus sûrs et plus respectueux de l’environnement

L’aviation est un secteur clé pour le développement économique, social et culturel du monde. Mais c’est aussi un secteur qui doit relever le défi du changement climatique et réduire son impact environnemental, indique Jean-Pierre Valentini. Pour cela, l’innovation est essentielle. Voici trois exemples d’innovations qui visent à rendre l’aviation plus verte, plus efficace et plus durable.

– L’aile volante : Airbus, le leader mondial de la construction aéronautique, a présenté en 2020 le MAVERIC, un démonstrateur technologique en forme d’aile volante. Ce concept permet de réduire la traînée et la consommation de carburant de 20% par rapport aux avions traditionnels, grâce à une meilleure intégration du fuselage et des moteurs. L’aile volante offre aussi plus d’espace et de confort aux passagers et aux équipages.

– Les carburants alternatifs : L’aviation dépend aujourd’hui largement du kérosène, un dérivé du pétrole qui émet du CO2 lors de sa combustion. Pour réduire ces émissions, le secteur aéronautique soutient le développement et la commercialisation de carburants alternatifs durables, fabriqués à partir de sources renouvelables comme les algues, les déchets ou les plantes. Ces carburants peuvent être utilisés sans modification des avions ou des infrastructures existants.

– Les pseudo-satellites solaires : Il s’agit d’avions sans pilote qui fonctionnent à l’énergie solaire et qui peuvent voler à haute altitude pendant des mois, voire des années. Airbus a développé le Zephyr, un pseudo-satellite solaire qui peut effectuer des missions dans les domaines de la défense, de l’aide humanitaire ou de l’environnement. Le Zephyr peut par exemple surveiller les feux de forêt, les catastrophes naturelles ou la pollution atmosphérique.

Ces innovations ne sont que quelques exemples parmi d’autres qui témoignent de la volonté et de la capacité du secteur aéronautique à innover pour l’aviation durable. L’Indice mondial de l’innovation 2020 classe la Suisse, la Suède, les États-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas comme les pays les plus innovants au monde. L’aviation est l’un des domaines où ces pays se distinguent par leur créativité, leur recherche et leur collaboration, estime Jean-Pierre Valentini.

Le sport automobile : un terrain d’expérimentation et de diffusion des technologies de pointe

Le sport automobile est souvent considéré comme un terrain d’expérimentation et de diffusion des technologies de pointe, qui peuvent ensuite être appliquées aux véhicules de série.

Le premier exemple est la boîte de vitesses robotisée, qui permet de changer de rapport sans utiliser l’embrayage ni interrompre la traction. Cette technologie a été développée par Porsche pour la 962 en 1984, dans le cadre du championnat du monde d’endurance (Groupe C), explique Jean-Pierre Valentini. Elle a ensuite été adoptée par la Formule 1, puis par de nombreux modèles de voitures de série, offrant une conduite plus rapide, plus simple et plus efficace.

Le deuxième exemple est le châssis en fibre de carbone, qui offre une résistance et une légèreté incomparables. Ce matériau a été utilisé pour la première fois en Formule 1 par McLaren en 1981, révolutionnant la conception des monoplaces. Depuis, la fibre de carbone s’est imposée comme le matériau de prédilection des engins les plus rapides au monde, des avions à réaction aux voitures de sport. Elle commence aussi à se démocratiser sur les voitures de série, notamment pour réduire les émissions de CO2.

Le troisième exemple est le système de freinage à disque, qui assure un arrêt plus rapide et plus sûr que les freins à tambour. Cette technologie a été inventée par Porsche pour les 24 Heures du Mans en 1953, et a permis à la marque allemande de remporter plusieurs victoires dans cette épreuve prestigieuse. Les freins à disque se sont ensuite généralisés sur les voitures de série, et ont connu des évolutions constantes, comme l’utilisation de l’acier, de la céramique ou de la fibre de carbone pour les disques, ou l’ajout de l’ABS pour éviter le blocage des roues.

Jean-Pierre Valentini : Les enjeux et les perspectives du transfert technologique entre l’aéronautique, l’aérospatiale et le sport automobile

Le transfert technologique entre l’aéronautique, l’aérospatiale et le sport automobile est un sujet d’intérêt croissant, car ces industries partagent des défis similaires en matière de performance, de fiabilité et d’efficacité énergétique. Selon Jean-Pierre Valentini, l’aéronautique et l’aérospatiale ont toujours été en avance sur le sport automobile en termes de technologie, mais de plus en plus, ces industries partagent des idées et des connaissances pour améliorer leurs produits respectifs. Par exemple, les progrès réalisés dans l’aérodynamique de l’aéronautique ont été appliqués aux voitures de sport pour améliorer leur maniabilité et leur efficacité énergétique.

Le transfert technologique est particulièrement important pour le développement de véhicules électriques dans le sport automobile, car les batteries sont l’un des principaux défis à surmonter pour améliorer l’efficacité énergétique, note Jean-Pierre Valentini. Les progrès réalisés dans la recherche sur les batteries pour l’aéronautique peuvent être appliqués aux véhicules électriques pour améliorer leur autonomie et leur temps de recharge. De même, les systèmes de propulsion électrique utilisés dans l’aéronautique peuvent être adaptés pour une utilisation dans les voitures électriques pour améliorer leur efficacité énergétique.

Catégories : avion

Marc Antoine

Marc Antoine est un jeune pilote et il est rédacteur depuis 2019.